Dans de nombreuses communautés, la paracha Noah est l’occasion d’aborder le sujet du rapport qu’entretient le judaïsme avec les grandes questions contemporaines que sont l’écologie et la protection des animaux.
Mais réduire ce texte immense et profond à ces deux seuls aspects ne serait pas lui rendre justice.
La Torah dans l’histoire de Noah évoque tour à tour la solitude et l’impuissance de l’homme face aux cataclysmes de la nature, l’ivresse et l’alcoolisme en réponse à un traumatisme, et la violence des rapports au sein d’une même famille.
Puis vient un texte très court, de neuf versets. Un texte fondateur d’un mythe ancien, qui, comme tous les grands mythes, structure consciemment ou non notre esprit.
Que nous dit la Torah en nous racontant l’histoire de la tour de Babel ? Que contrairement à ce que nous pensons, les différences de langues, de cultures et de modes de vie entre humains ne sont pas liées aux origines différentes ou aux latitudes. Elles ont pour source un trait commun à toute l’humanité. L’ambition et la folie mégalomane ne sont que les corollaires du désir profond et irrépressible d’élever l’esprit pour progresser dans la connaissance.
« Et voici, devant moi, le cercle infranchissable : moins les cultures humaines étaient en mesure de communiquer entre elles et donc de se corrompre par leur contact, moins aussi leurs émissaires respectifs étaient capables de percevoir la richesse et la signification de cette diversité. »
Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Plon, 1955.
Chabbat chalom