PARACHA toledot

TOLEDOT

En prenant soin de ne pas oublier une des caractéristiques essentielles de l’identité juive – l’humour – on pourrait dire que la Torah dans la paracha Toledot invente le diagnostic prénatal.
A une inquiétude bien légitime (son ventre bouge et remue violemment), Rebecca se voit répondre qu’elle n’attend pas un enfant ni deux, mais deux nations dont le destin est d’être concurrentes.
Les deux jumeaux se battent pour sortir premier du ventre de leur mère : le premier sera « Essav » du verbe faire/agir. Le second, tenant dans sa main le talon de son frère, sera « Yaakov », du mot Talon, mais aussi du verbe suivre, contourner, être tortueux, sinueux.
Essav est décrit comme un homme poilu et roux, attiré par la couleur rouge, le rouge du sang. C’est un chasseur, sportif, athlétique, fort, brutal, épais, impulsif, entier.
Yaakov lui, est un homme « simple » (Tam) qui préfère rester dans les tentes. Mais qui s’avère rapidement jaloux, calculateur et manipulateur.
Voilà. Les personnages sont présentés, et l’histoire peut commencer.
Mais lisez bien la suite. Contrairement à une conception répandue, les personnages vont s’employer… à ne pas ressembler à leurs caractéristiques de départ ! Esaü va apprendre à dominer son impulsivité et sa violence. Jacob, après bien des péripéties, va changer de nom pour devenir droit (Yachar El, qui donne Israël). Et ainsi chacun va illustrer par son exemple personnel ce que la Torah cherche à nous enseigner : quels que soient les déterminismes de la naissance, du milieu ou de la génétique, personne n’est condamné à jouer le même personnage toute sa vie !
Nous naissons tous inégaux et différents les uns des autres. Notre devoir n’est pas de nous cantonner au rôle que d’autres ont déterminé pour nous, et encore moins de poursuivre des luttes, des combats ou des guerres que d’autres ont commencé avant nous. Notre devoir est simplement de tenter sans relâche de nous dominer pour nous améliorer, et ainsi de contribuer à l’amélioration du monde.

Partager cet article >