La vie familiale

La Naissance

La venue d’un nouvel enfant est toujours un événement majeur dans la vie d’un couple. La tradition juive veut qu’on marque cet événement par une fête.

Choix du prénom : Tout d’abord il faudra choisir le prénom : un enfant juif devrait porter un prénom hébraïque. Donner un prénom à un enfant c’est l’inscrire dans une identité et un projet. En hébreu tous les prénoms ont un sens et font référence à un personnage ou une action. C’est pourquoi il ne faut pas choisir un prénom au hasard.

Nomination à la Tora : Une fois le choix du prénom fait par les parents, le père ira le plus vite possible le prononcer devant la Tora à la synagogue. Le rabbin prononcera alors une bénédiction pour l’enfant et sa mère.

Brit mila (circoncision) : Un garçon doit être circoncis à l’âge de huit jours, après autorisation du pédiatre. Il est très important de bien choisir son Mohel (celui qui fait la circoncision). Ce doit être une personne d’expérience, pieuse, respectant le chabbat. En cas de mariage mixte, le fils d’une femme non-juive n’est pas considéré comme juif. On ne peut donc pas faire la circoncision à huit jours. Par contre, on peut faire une circoncision en vue de la conversion future de l’enfant. Cela ne peut être fait qu’avec l’accord du rabbin et des deux parents.

Zeved Habat : La naissance d’une petite fille mérite également une fête familiale et des bénédictions. Il existe une très belle cérémonie que le rabbin viendra faire en présence de toute la famille. Dans le mouvement Massorti, nous considérons qu’il est profondément injuste de ne rien faire pour la naissance d’une fille. Il est très important d’inscrire un enfant dans un rituel et dans son identité future. C’est pourquoi la cérémonie de Zeved Habat est primordiale.

Pidyon Haben (Rachat du premier-né) : C’est une des 613 Mitsvot (Nombres 18, 15), qui ne concerne que le premier-né mâle. Elle se pratique après que l’enfant a atteint l’âge de 31 jours (un mois). S’il y a déjà eu un avortement, cette mitsva ne se pratique pas, de même que dans le cas d’un accouchement par césarienne, à cause du principe de « l’ouverture de l’utérus ».

La Bar / Bat Mitzvah

Nous considérons que la Bar / Bat Mitsva constitue un moment spirituel et identitaire marquant de l’existence d’un jeune.

Selon la Tradition, un garçon devient bar-mitsva à treize ans et un jour, une fille bat-mitsva à douze ans et un jour, indépendamment de toute cérémonie. Mais puisqu’il s’agit de célébrer le sortir de l’enfance et les premiers pas d’une vie adulte responsable sur un plan moral et religieux, un rite de passage a été instauré qui consiste à accomplir une partie du rituel synagogal. L’objectif de ce rite est de faire prendre à l’enfant pleinement conscience de son identité juive et des valeurs du judaïsme, sur un plan tant moral que spirituel, de le familiariser avec l’univers de la pratique synagogale, ainsi que de susciter chez lui une réflexion sur sa propre place de nouvel adulte responsable.

Si vous souhaitez que votre enfant prépare et fête sa Bar/Bat Mitsva à Judaica, nous vous invitons à prendre contact avec nous pour la marche à suivre au 07 83 50 86 79 .

Houppah / Mariage
MAZAL TOV !

Vous avez choisi de vous unir selon les rites juifs : Mazal Tov !

Le Mariage constitue un engagement important dans le judaïsme. C’est sur cet acte que repose la création d’un foyer juif digne de ce nom qui engagera toute une famille sur la voie du Judaïsme. Voici comment se déroule la cérémonie à Judaïca…

Avant même la cérémonie, le rabbin fait signer au fiancé ou hatan les différents documents liés au contrat de mariage (la ketouba) en présence des témoins et de la famille proche. À cette occasion, le hatan soulève un mouchoir tout en tenant la ketouba. Cet acte symbolique appelé kinyan constituait à l’époque talmudique une forme de signature visuelle devant témoins de l’approbation des conditions du contrat. Les documents qui engagent le hatan envers son épouse lui seront remis sous le dais nuptial. C’est la raison pour laquelle elle n’a pas à le signer.

La cérémonie commence avec l’arrivée de la fiancée, appelée kala. Après quelques jours de séparation, les mariés vont se retrouver sous le dais nuptial ou houppa. Celui-ci symbolise le foyer où l’époux accueillera son épouse, comme ce fut le cas pour le premier couple humain, Adam et Eve, ainsi qu’il est écrit : « Et Dieu présenta la femme à Adam » (Genèse 2:22).)] C’est jusqu’au seuil de la houppa que la kala est accompagnée par ses parents, avant qu’ils ne s’en séparent pour lui permettre d’engager sa nouvelle vie. Le hatan vient l’y accueillir. Avant de l’inviter sous le dais, il s’assure de son identité en soulevant délicatement son voile. Cette coutume porte le nom de « bedecken* ». Elle fait référence à la mésaventure de Jacob : celui-ci, après sept années de labeur pour gagner la main de Rachel, s’aperçut un peu tard qu’il avait été uni à son insu à Léa, la sœur de sa promise… Plus fondamentalement, il s’agit d’aller à la rencontre « du visage de la fiancée », kabbalat panim, par l’accueil le plus personnalisé qui soit : celui de l’âme reflétée par le regard et le visage. Le hatan invite alors la kala à le rejoindre sous la houppa. Il est une coutume achkénaze qui veut que la kala tourne alors sept fois autour du hatan, pour marquer les différentes étapes spirituelles de l’approche et de l’union des âmes.

Une fois les mariés installés, le rabbin accueille les fiancés et appelle la bénédiction divine sur eux : « Que Celui qui est le Maître des bénédictions élevé au-dessus de tous bénisse le fiancé et la fiancée ! » Le rabbin adresse son discours aux fiancés en présence de toute l’assemblée pour célébrer l’événement. Il récite ensuite la bénédiction sur le vin ainsi que la bénédiction nuptiale (Birkat ha-iroussin) qui correspondait jadis aux fiançailles : « Tu es source de bénédiction, Éternel notre Dieu, Souverain du monde, créateur du fruit de la vigne. Tu es source de bénédiction, Éternel, notre Dieu, Souverain du monde, qui nous as sanctifiés par Tes commandements, as réglementé la sexualité (interdisant les unions illicites mais autorisant l’union conjugale), en proscrivant l’union à celle qui n’est encore que promise et en prescrivant l’union à celle avec qui l’on se marie sous un dais nuptial selon la loi. Tu es source de bénédiction, Toi qui sanctifies Israël par le dais nuptial et la loi conjugale. » Lors de la récitation des bénédictions, il est de coutume que l’assemblée dise « baroukh hou baroukh chemo » (Que Dieu et Son nom soient bénis) en entendant le nom de Dieu, puis « amèn » à la fin de chaque bénédiction. De la sorte, l’assemblée contribue elle-même à la bénédiction des mariés. Les fiancés boivent ensuite à la coupe. Après quoi, le hatan est invité à passer la bague à l’index droit de la kala sous l’œil vigilant des deux témoins et de toute l’assemblée. Comme pour le kinyan, la remise de l’alliance est un acte symbolique qui scelle l’union juridique des époux. Juste avant d’accomplir ce geste, le fiancé s’adresse à sa fiancée en récitant la formule consacrée : « Par cet anneau, te voici accordée à moi, selon la loi de Moïse et d’Israël » L’assemblée s’exclame alors : « mekoudéchet ! », reconnaissant la consécration de la fiancée à son mari, appelée « kiddouchin ». L’index de la main droite est le doigt qui doit accueillir l’alliance car il a une fonction indicative et volontaire. En effet, c’est en acceptant volontairement l’anneau que la fiancée exprime son consentement à cette union, sans lequel le mariage ne saurait être valide.

La lecture de la Ketouba, le contrat de mariage, décline les devoirs de protection, de satisfaction et de respect du marié envers la mariée ainsi que la proclamation de l’inaliénabilité de ses biens personnels. Cet engagement instaure par réciprocité les devoirs de l’épouse envers son mari. Ce contrat est rédigé principalement en araméen. Le rabbin en fait un résumé en français : En ce … jour du mois de … 57.., correspondant dans le calendrier civil au …, …ème jour du mois de … de l’année …, dans la ville de …, en France, le fiancé … fils de … et de …, de son nom hébraïque, …, s’est engagé devant les témoins mentionnés dans la Ketouba à prendre pour épouse … fille de … et de …, de son nom hébraïque, …, selon la loi de Moïse et du peuple d’Israël, et selon les conditions édictées ci-dessous : il s’engage publiquement à la servir, à la chérir et à satisfaire à tous ses besoins, conformément aux règles édictées par notre Tradition exigeant des maris juifs de se comporter envers leur épouse avec le dévouement et le respect les plus intègres. Les devoirs de l’épouse envers son mari s’instaurent en conséquence par réciprocité. La fiancée et le fiancé apporteront de part et d’autre les moyens de subsistance qu’ils mettront en commun pour l’édification de leur foyer, conformément à ce qui est énoncé dans la Ketouba. Si, à Dieu ne plaise, les liens de leur mariage devaient prendre fin, selon les lois du divorce édictées par notre Tradition, le fiancé, s’engage publiquement à respecter scrupuleusement tous ses engagements envers la fiancée. Que l’Éternel, Souverain de l’univers, qui a créé l’homme et la femme, à Son image, bénisse et réjouisse le fiancé, …, et la fiancée, …. Que leur union soit, tout au long de leur vie commune, empreinte de joie et de bonheur, de liesse et d’allégresse, de chant, d’amitié et de fraternité, d’amour et de paix ! Le document est ensuite signé par le marié qui le remet solennellement à la mariée. Après la lecture, il est de coutume de procéder à une quête destinée aux nécessiteux. Les mariés veulent ainsi les associer à leur joie. Le mariage ne doit pas être une réjouissance égoïste oublieuse de la détresse des autres. Une autre coutume plus moderne est qu’ensuite la fiancée offre à son tour une alliance à son mari marquant ainsi la réciprocité de leurs liens. En tendant la bague, la fiancée récite un verset du Cantique des Cantiques (6:3) : Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi !

Le rabbin ou d’autres personnes associées récite(nt) les sept bénédictions ou chévâ berakhot. Il s’agit de bénir et de célébrer l’union effective des mariés devant Dieu et l’assemblée d’Israël. À l’époque talmudique, cette étape se produisait le plus souvent un an après l’engagement scellé par les kiddouchin. L’année était alors consacrée tant aux préparatifs de la seconde cérémonie qu’à l’édification du foyer conjugal. Les chévâ berakhot sont dites sur une seconde coupe de vin :

Tu es source de bénédiction, Éternel notre Dieu, Souverain du monde, créateur du fruit de la vigne.
Tu es source de bénédiction, Éternel, notre Dieu, Souverain du monde, qui as tout créé pour Ta propre gloire.
Tu es source de bénédiction, Éternel, notre Dieu, qui formes l’homme.
Tu es source de bénédiction, Éternel, notre Dieu, qui as formé l’homme à Ton image et à la ressemblance de Ton modèle en l’édifiant pour l’éternité. Tu es source de bénédiction, Toi qui crées l’homme.
Que la femme qui était stérile se réjouisse et exulte lorsqu’elle verra sa progéniture enfin réunie autour d’elle dans l’allégresse. Tu es source de bénédiction, Toi qui combles Sion de bonheur par la présence de ses enfants.
Réjouis ce couple qui s’aime comme Tu T’es Toi-même réjoui en créant le premier couple humain dans le jardin d’Eden. Tu es source de bénédiction, Toi qui réjouis le fiancé et la fiancée.
Tu es source de bénédiction, Éternel notre Dieu, Souverain du monde, qui as créé la liesse et l’allégresse, le fiancé et la fiancée, l’éclat de la joie, l’amour et la fraternité, la paix et l’amitié. Ô Éternel notre Dieu, que bientôt dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, on entende à nouveau les voix de l’exaltation et de l’allégresse, les voix du fiancé et de la fiancée, les voix de la procession des mariés quittant le dais nuptial et celles des jeunes gens accompagnant la musique des festins. Tu es source de bénédiction, Toi qui célèbres l’union du fiancé et de la fiancée.
La coupe est à nouveau présentée au marié puis à la mariée, ainsi qu’à la famille proche et tous en boivent. Pendant les sept jours de réjouissance qui prennent effet à partir du mariage, les chevâ berakhot seront récitées à tout repas festif incluant les mariés et au moins dix adultes juifs.

 Après la cérémonie du mariage, le couple s’isole quelques instants, le temps de se retrouver hors de l’agitation et de se remettre de ses émotions. Il s’agit en quelque sorte de concrétiser leur union du fait de se trouver en situation d’intimité. Ne vous inquiétez pas, ils ne tarderont pas à rejoindre leurs invités pour commencer les festivités du repas nuptial. Mazal tov !

La conversion

La conversion un engagement important dans une vie…

Se convertir au judaïsme n’est pas seulement adopter une vague idéologie éthique et biblique, ou savoir déchiffrer quelques mots d’hébreu incompris.

Identitaires (les juifs sont un peuple avec une histoire particulière), culturelles (le judaïsme passe par une langue : l’hébreu, une littérature, des musiques, des cuisines et même de l’humour), spirituelles (le judaïsme est une religion spirituelle extrêmement complexe, exigeante et difficile à bien connaître et à pratiquer). Un candidat à la conversion sera reçu au plus tôt par le rabbin et sera toujours le bienvenu à toutes nos activités communautaires même si sa démarche ne devait pas aboutir.

Le judaïsme Massorti se définit comme une approche pluraliste et humaniste de la vie juive. Cela implique pour notre part le désir de prendre en compte et d’honorer les sentiments personnels et la conscience du candidat. Réciproquement, les plus grandes sincérité et honnêteté du candidat à la conversion sont requises. La situation religieuse et personnelle de ce dernier peut être confiée au rabbin en toute confiance, et les questions délicates qui pourraient se poser peuvent lui être adressées en entretien privé. De même, les études, autant que les aspects pratiques, seront présentés et discutés pendant les cours avec le souci sincère de respecter la démarche et la conscience de l’individu, d’être ouvert et sensible à son questionnement spirituel. Cependant les candidats à la conversion doivent bien comprendre la difficulté et l’importance de l’enjeu de leur démarche et l’investissement personnel qu’ils devront fournir.

Le candidat à la conversion doit non seulement accepter mais vouloir de tout son cœur intégrer l’histoire riche et complexe d’Israël. Sa démarche implique donc de très réels efforts de sa part et même un changement profond dans son mode de vie. Si elle est véritablement décidée et motivée, elle trouvera auprès de la communauté Massorti et de ses rabbins toute l’aide et tous les encouragements possibles ainsi que l’enseignement nécessaire.

Il va sans dire que la demande de conversion doit s’accompagner de la fréquentation assidue de la communauté juive dans son ensemble et plus particulièrement de la synagogue. Cela implique une présence régulière aux offices (vendredi soir, samedi matin et fêtes), une participation assidue aux différents cours, une implication active dans la vie communautaire (repas, conférences). Nous demandons en outre au candidat de s’abonner à une revue juive de son choix (l’Arche, Information juive, etc.) ainsi que de lire le maximum d’ouvrages et de se tenir au courant de l’information concernant le monde juif (sites Internet, films, programmes télévisés et notamment ceux du dimanche matin sur la deuxième chaîne). De plus, nous recommandons tout particulièrement que le candidat ait fait au moins un voyage en Israël avant l’aboutissement de sa démarche. Enfin, un apprentissage actif de l’hébreu est indispensable, tout candidat doit savoir au moins lire correctement et connaître le sens principal de ce qu’il lit (pour ce faire il existe de nombreux cours et méthodes d’hébreu).

A priori, on ne doit pas se convertir pour faire plaisir à son conjoint ou sa belle-famille, une telle conversion ne serait pas sérieuse. Il arrive cependant souvent, que le contact avec le judaïsme commence au hasard d’une relation amoureuse. Les unions mixtes sont extrêmement nombreuses de nos jours et bien souvent le conjoint non juif découvre une tradition chaleureuse et un intérêt spirituel qu’il ignorait auparavant. S’il existe donc un véritable intérêt spirituel, une attirance profonde et sincère pour le monde juif et un projet familial juif sérieux, la conversion peut s’avérer une bonne solution. Dans un tel cas, le mouvement Massorti recevra chaleureusement le couple mixte et l’aidera à trouver une solution.

Notre fonction n’est pas de juger les gens, ni de leur faire des reproches, encore moins de leur mettre des bâtons dans les roues, mais de rester à leur écoute et de faire en sorte que la synagogue soit un lieu de dialogue, d’ouverture et de respect de l’autre. En revanche, une conversion de façade ne sera pas acceptée.

Dans le cas particulier d’une démarche de conversion d’un non juif qui fréquenterait un juif, nous considérons que le juif doit accompagner et aider son partenaire, sa présence aux différentes activités est donc également indispensable. Dans le cas où ils seraient mariés civilement, ils doivent programmer leur mariage religieux dans le plus bref délai suivant la conversion. Dans le cas où un couple mixte a des enfants en bas âge, la conversion de la mère impliquera obligatoirement que les enfants fassent de même et qu’ils soient élevés dans le judaïsme. Si ces enfants sont assez grands pour exprimer leur désir, leur conversion dépendra de leur engagement propre.

Il est devenu courant que des enfants d’unions mixtes désirent s’inscrire dans le judaïsme, qui souvent est pratiqué de façon familiale.

Sans reconnaître la judéité pleine et entière d’un enfant de père juif et de mère non juive, nous tenons compte de son ascendance juive pour l’aider à trouver un moyen de « régulariser » sa situation vis-à-vis du judaïsme avec le consentement des deux parents. Un tel enfant, même s’il doit passer par une conversion formelle, profite déjà d’une identité juive forte et d’une pratique familiale d’un certain niveau. Notre rôle est d’aider cet enfant à s’inscrire dans le judaïsme en conformité avec la Halakha.

Cela implique non seulement l’inscription au Talmud Tora (cours d’enseignement religieux pour enfants) mais également la présence régulière aux offices. Nous demandons également que les parents fréquentent activement la synagogue (offices et cours pour adultes) et s’engagent dans une vie communautaire, cela y compris pour la mère non juive de l’enfant qui, sans se convertir, doit accompagner au mieux son enfant et son mari et aider à créer une ambiance juive à la maison.

Au cas où une famille ne serait pas prête à une telle démarche familiale, l’aboutissement de la conversion de l’enfant ne saurait avoir lieu avant sa majorité civile, la Bar/Bat Mitsva serait donc repoussée à l’âge adulte, cela même si l’enfant a fréquenté tous les cours de Talmud Tora.

Dans tous les cas, le candidat à la conversion s’engage à respecter au mieux de ses possibilités les règles du judaïsme, les Mitsvot, c’est-à-dire à manger cacher, respecter le Chabbat et les fêtes et continuer une démarche d’études (aussi bien avant qu’après la conversion). Nous considérons que sans un tel engagement, la démarche de la conversion n’est pas sérieuse.

Au besoin, le candidat est invité à s’entretenir avec le rabbin des difficultés ou contraintes pratiques qu’il pourrait rencontrer et qui entravent son observance. Le rabbin étudiera avec lui la ligne de conduite à suivre et les éventuelles solutions à apporter.

Ces exigences peuvent paraître lourdes mais elles sont le minimum exigible pour une conversion authentique. Elles sont basées sur notre expérience et notre déception occasionnelle devant la superficialité de certaines démarches. Il faut comprendre que devenir juif implique un bouleversement de l’individu et que cela ne saurait se faire sans un ferme engagement de sa part.

Il faut comprendre également que la conversion au judaïsme engage non seulement le candidat, mais également le rabbin, sa communauté, le peuple juif dans son ensemble et même l’État d’Israël puisque cette conversion donne le droit automatique à la citoyenneté israélienne selon la Loi du retour. S’il est dans cet état d’esprit, nous serons de tout cœur aux côtés du candidat qui sera accueilli à bras ouverts et épaulé dans sa démarche. Dans tous les cas, le rabbin se tient à votre entière disposition pour toute précision et toute discussion.


Concrètement, la conversion exige près de deux ans d’apprentissage (sauf cas très exceptionnel). Le rabbin est seul habilité à juger de la maturité de la démarche.

Au bout de cet apprentissage le candidat devra passer un examen de connaissances du rituel, de la Halakha, de l’hébreu, de l’histoire et de la vie juive. S’il réussit cet examen et qu’il correspond aux critères fixés ci-dessus, le rabbin permettra alors à ce candidat de se présenter devant le Beit Din (assemblée de trois rabbins) européen du mouvement Massorti, Beit Din qui jugera après entretien avec le candidat de sa capacité à rentrer dans le peuple d’Israël.

Il va sans dire que le candidat est censé se désengager de toute croyance ou rite d’une autre religion ; déclarer solennellement que le motif de sa conversion est volontaire, libre et sincère, conformément à la loi juive traditionnelle, en assumant l’irréversibilité de la démarche. Le candidat déclare reconnaître que le judaïsme est un monothéisme et que son engagement suppose l’acceptation d’endosser la discipline des commandements prescrits par la Tora et la tradition juive au mieux de ses forces. Il s’engage à persévérer en maintenant un lien étroit avec une communauté juive de son choix, et à éduquer précocement ses (futurs) enfants dans la voie du judaïsme. Si le Beit Din l’accepte (ce qui ne pose pas de problèmes quand la préparation a été sérieusement faite), le candidat passera au Mikvé (bain rituel) et recevra un certificat de judéité.

Si le candidat est un homme, il aura à subir l’intervention de la circoncision. Dans le cas où il serait déjà circoncis (non rituellement), il aurait à accomplir le rite symbolique de « la rougeur de sang » התפת דם ברית (voir avec le rabbin). Il sera alors considéré comme juif à part entière.

Pendant toute la durée de l’apprentissage le candidat doit obligatoirement être cotisant, de plus il doit payer le tarif prévu pour une conversion (les difficultés financières sont bien sûr prises en compte). Les dépenses du Beit Din sont aux frais du candidat.

Il va sans dire qu’une fois la conversion aboutie, le candidat est censé demeurer membre actif de notre communauté et continuer à participer à ses activités et à la soutenir du mieux qu’il le peut. L’intention ferme d’entretenir dans le futur un lien vivant avec une communauté juive est capitale car elle témoigne du désir de donner une suite cohérente au processus de conversion au judaïsme.

Il nous semble qu’une conversion réussie est avant tout une conversion faite dans de bonnes conditions et dans un sentiment de confiance et de sincérité. Il nous semble également dans l’intérêt de la réussite de cette conversion de ne pas soumettre le candidat à une véritable torture morale ou à des délais inhumains. Nous privilégions au contraire un rapport sincère et un dialogue constant entre le candidat et le rabbin. C’est pourquoi au bout du compte, le nom de l’institution sur le tampon du certificat de conversion importe beaucoup moins que ce qui s’est passé véritablement dans le cœur du candidat.